Les bras séculiers du Chef de l’Etat
Ils sont les collaborateurs les plus proches du chef de l’Etat. Ils sont diplomates, administrateurs civils, économistes. Voici le profil des principaux responsables des services de la présidence de la république du Cameroun.
Secrétariat général
Ferdinand Ngoh Ngoh, aux commandes depuis 2011
Nommé à ce poste à 49 ans le 09 décembre 2011, ce haut commis de l’Etat, diplomate de formation est un produit de l’institut des Relations internationales du Cameroun. Titulaire d’un doctorat en relations internationales, il continue de bénéficier de la confiance du Chef de l’Etat son excellence Paul Biya. Passé par les Nations unies puis par le ministère des Relations extérieures comme secrétaire général, ce natif de Minta, dans le département de la Haute Sanaga a à son actif, la reprise en main par l’Etat de la Camair co, la compagnie aérienne nationale. Ce spécialiste des questions de sécurité s’est aussi illustré dans les négociations pour la libération de plusieurs otages notamment les français enlevés dans l’extrême nord du pays en 2013. Il est allé lui-même les chercher à Maroua pour les ramener à Yaoundé. Proche collaborateur du chef de l’Etat, Ferdinand Ngoh Ngoh est un maillon essentiel dans le dispositif politico-administratif du Cameroun.
Elung Paul Che : Discret et efficace
Le nouveau secrétaire général adjoint de la présidence de la république hérite d’un poste resté vacant depuis le décès de Peter Agbor Tabi, survenu le 16 avril 2016.
Inspecteur principal du Trésor, diplômé de l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) et titulaire d’un master en administration et politiques publiques obtenu à l’université de Harvard aux Etats unis d’Amérique, Elung Paul Che est né le 10 octobre 1968 à Tombel dans le département du Kupe Manengouba (Sud-Ouest Cameroun). Il a occupé de nombreuses responsabilités administratives au Cameroun. Trésorier payeur général des régions du nord-ouest et du sud ouest, directeur du Trésor, puis directeur général du Trésor, auditeur à la Banque des Etats de l’Afrique centrale(BEAC), commissaire à la Commission bancaire d’Afrique centrale(COBAC), commissaire à la Commission des marchés financiers de la BEAC, membre du comité d’audit de la BEAC et point focal de la reforme du système de payement en zone CEMAC, directeur général de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) entre mai 2013 et décembre 2017, date à laquelle il est nommé ministre délégué auprès du ministre des Finances. Le nouveau secrétaire général adjoint de la Présidence de la République est un serviteur fidèle du Chef de l’Etat, à qui il promet loyauté et probité.
Cabinet civil
Samuel Mvondo Ayolo, le nouveau patron
Le haut commis de l’Etat est conscient de l’importance et de la délicatesse de la mission qui lui est confiée par le Chef de l’Etat.
Agé de 61 ans, Samuel Mvondo Ayolo est né le 12 janvier 1957 à Sangmélima dans le sud-camerounais. Il est le fils de M. Ayolo, un riche commerçant de cacao, et grand partenaire des commerçants grecs à l’époque où le cacao était encore un luxe. Le père de Samuel ne lésine pas pour garantir à son fils une bonne éducation. Il lui offre un cursus dans les meilleures écoles et universités. Samuel Mvondo Ayolo fait des études de sciences politiques à l’Université Jean Moulin de Lyon en France où il obtient un diplôme d’études approfondie(DEA) en 1985. Il entre dans la fonction publique en décembre de la même année comme contractuel à la direction de l’Information. Il passe la plus grande partie de sa carrière dans les services centraux du ministère des Relations extérieures(Minrex) jusqu’à sa nomination au poste de directeur des Nations Unies et de la Coopération décentralisée en 1997. Entre 2004 et 2008, il occupe la fonction de secrétaire général par intérim au Minrex En 2008, grâce à un décret présidentiel, il est nommé ambassadeur du Cameroun au Gabon. Dix ans plus tard, un autre décret présidentiel, signé le 11 avril 2016, le propulse vers Paris comme ambassadeur du Cameroun en France. Une fonction qu’il quitte le 02 mars dernier à la faveur de sa nomination comme Directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République, un poste qui lui donne rang et prérogatives de ministre. Ce passionné d’agriculture, au soir de sa nomination, promet de s’acquitter de ce nouveau challenge avec l’aide de tous.
Oswald Baboké
Des coulisses à la scène
Le nouveau directeur général adjoint du Cabinet civil de la Présidence de la République connait parfaitement l’environnement où il est appelé à servir.
Diplomate formé à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (Iric), à Yaoundé, Oswald Baboké a fait l’essentiel de sa carrière à la Présidence de la République du Cameroun. Il est aussi diplômé de l’Université de Yaoundé II Soa et de l’Université de Tours en France. Réputé discret, Oswald Baboké touche à tout, avec une prédilection pour la communication. Il fait partie des plus jeunes ministres du réaménagement ministériel du 02 mars 2018. Né en 1972, ce fils de Dimako dans la région de l’Est – Cameroun, est marié et père de cinq enfants. Commandeur de l’Ordre national de la Valeur, il connait bien les couloirs de la Présidence de la République. Depuis sa sortie de l’Iric en 2000, il occupe tour à tour jusqu’à sa nomination le 02 mars dernier, les fonctions de Chargé d’étude assistant au Protocole d’Etat attaché au Cabinet civil avant d’être promu au poste de Conseiller technique au Cabinet civil en 2010. Ancien d’église à la Chapelle de la Gloire de Christ, Oswald Baboké a consacré sa vie au Seigneur depuis 2000. Il compte sur son accompagnement pour réussir sa nouvelle mission.
Réaménagement de l’équipe gouvernementale
Ils quittent la scène
Sept personnalités ont été élargies de l’équipe gouvernementale par le Chef de l’Etat lors du remaniement ministériel du 02 mars dernier. Parmi eux, des personnalités les plus insoupçonnés.
Martin Belinga Eboutou(ancien ministre, directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République), Edgard Alain Mebe Ngo’o(ancien ministre des Transports), Basile Atangana Kouna(ancien ministre de l’Eau et de l’Energie), Ngole Philip Ngwesse(ancien ministre des Forêts et de la Faune), Jean Baptiste Bokam(ancien secrétaire d’Etat à la Défense, chargé de la Gendarmerie nationale), Ange Michel Angouing(ancien ministre de la Fonction publique et de la Reforme administrative) et Louis Max Ayina Ohandza(secrétaire d’Etat auprès du ministre des Travaux publics, chargé des Routes)
Martin Bélinga Eboutou : Repos mérité
Sa sortie du gouvernement est une grosse surprise pour de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise. Réputé proche de Paul Biya, Martin Bélinga Eboutou, était de ceux qui ont du cran pour accompagner le champion du Renouveau dans la réalisation de son programme politique, conduire le Cameroun vers la prospérité et le progrès. Au-delà de la relation de travail, Bélinga Eboutou est un conseiller hors-pair du président. Camarade du chef de l’Etat aux petits séminaires d’Edéa et d’Akono, Martin Bélinga Eboutou a occupé de très hautes fonctions dans l’appareil politico-administratif camerounais. Ambassadeur du Cameroun à Brazzaville et à Paris, directeur du Protocole d’État à la Présidence de la République de 1989 à 1997, et Directeur du Cabinet civil de septembre 1996 à décembre 1997, il a dirigé la Représentation du Cameroun auprès de l’Organisation des Nations unies à New York en même temps qu’il dirigeait la Représentation du Cameroun auprès de l’Office des Nations unies à Genève. Nommé à nouveau directeur du Cabinet civil de la Présidence de la République le 09 décembre 2011, il est remplacé à la surprise générale le 02 mars dernier par Samuel Mvondo Ayolo, alors ambassadeur du Cameroun en France.
Edgard Alain Mebe Ngo’o : Une sortie inattendue
Titulaire d’une Licence en Sciences économiques obtenue à l’Université de Yaoundé en 1982, Edgard Alain Mebe Ngo’o a fait du chemin. Après l’obtention de son diplôme à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) trois ans plus tard, cette homme à poigne va occuper les fonctions de conseiller économique auprès du gouverneur de la province de l’Est à Bertoua. C’est en 1991 que cet originaire de Sangmélima, dans le département du Dja et Lobo, entame sa carrière dans la préfectorale. C’est d’ailleurs de là que part cet administrateur civil principal en 1997 pour le poste de directeur du Cabinet civil(DCC) de la Présidence la République du Cameroun. Il sera nommé en 2004 Délégué général à la Sûreté nationale, cumulativement avec ses fonctions de DCC jusqu’en juin 2009. De juin 2009 à 2015, il est fait ministre de la Défense. Poste qu’il quitte en 2015 pour les Transports. Il est remplacé à ce ministère le 02 mars dernier par Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe.
Ngole Philip Ngwese : Perdu dans la forêt
Administrateur civil issu de l’Enam, Ngolle Philip Ngwesse est détenteur d’un doctorat d’Etat en droit public. Et enseignait dans diverses institutions universitaires et grandes écoles du pays avant sa nomination à la tête du ministère des Forêts et de la Faune, le 09 décembre 2011 en lieu et place d’Elvis Ngolle Ngolle. Certains observateurs de la scène politique camerounaise pensent que sa sortie du gouvernement est le fruit des nombreuses dénonciations des Ong internationales comme Greenpeace qui s’offusquait de la déforestation abusive de la réserve du Dja et du braconnage qui y avait cours, ainsi que le Foder, qui dénonçais des détournements de la redevance forestière, avec des complicités de fonctionnaires. Ngolle Philip Ngwesse est remplacé le 02 mars 2018 par Jules Doret Ndongo
Louis Max Ayina Ohandja : Ne continue plus la route
Au moment où il quitte le gouvernement en tant que secrétaire d’Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des Routes, le Cameroun est sur de nombreux chantiers de construction des infrastructures routières. Les routes Mora-Kousseri, Mbouda-Bamenda, Kumba-Mamfé, … sont en cour d’exécution. Tous ces chantiers se poursuivront désormais sans Louis Max Ayina Ohandja. Né le 29 août 1957 à Nkog-bong dans la Lékié, Louis Max Ayina Ohandja aura juste eu le temps de connaître la maison, avant de repartir aussitôt. Nommé en 2015, en remplacement de Hans Nyetam Nyetam, il aura passé à peine deux ans à ce poste, puisque remercié par le Chef de l’Etat le 02 mars dernier. Il est remplacé par Armand Ndjodom
Michel Ange Angouing : Ne va pas poursuivre ses reformes.
En poste au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative depuis le 02 octobre 2015 , Ange Michel Angouing est né le 9 février 1959 à Abong-Mbang, dans le département du Haut-Nyong dans la région de l’Est Cameroun. Il obtient son baccalauréat littéraire série espagnol en 1978, au lycée de Bertoua, avant de migrer dans la capitale Yaoundé pour continuer ses études universitaires. Il obtient une licence en droit privé francophone de l’Université de Yaoundé. Il poursuit par la suite ses études à École nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) où il obtient le diplôme de magistrat en 1983. Ange Michel Angouing commence sa carrière professionnelle dans la région du Nord, au Tribunal de grande Instance de Garoua, poste qu’il cumule avec celui de vice-président du Tribunal militaire de la même région. Durant la période allant de 1989 à 2001, il exerce tour à tour les fonctions de Procureur de la République près les Tribunaux de première et grandes Instances dans plusieurs villes telles que Dschang, Nkongsamba, et Douala. En 2001, il est nommé avocat général près la Cour d’Appel de la région de l’Ouest à Bafoussam. Quatre ans plus tard, en 2005, il est nommé Procureur général près la cour d’appel de la région du Sud à Ebolawa. Il est remplacé le 02 mars dernier par Joseph Le.
Basile Atangana Kouna : pêcheur en eau trouble
Jusqu’en 2006, Basile Atangana Kouna était encore inconnu de la grande majorité des Camerounais. Et pourtant, le fils de la Mefou-et-Akono n’est pas parachuté par le sommet. Sa carrière professionnelle et politique est presque vieille de 35 ans. C’est le 11 janvier 1986 qu’Atangana Kouna entre à la Fonction publique comme chef de service des affaires administratives et juridiques à la Direction générale des Relations extérieures. En 1991, il est chargé d’études à la direction des Affaires législatives et réglementaires des Services du Premier ministre, jusqu’en 1998. Avant de devenir le directeur des affaires administratives et des requêtes au secrétariat général de la Primature. Devenu conseiller municipal en 2002 à Ngoumou, Atangana Kouna voit sa carrière prendre de l’envol lorsqu’il devient administrateur provisoire de la Camwater en 2006, puis directeur général. Fonctions qu’il cumule avec celle de ministre de l’Eau et de l’Energie pendant quelques temps. Il quitte le gouvernement le 02 mars dernier, remplacé par Gaston Essomba Eloundou. Basile Atangana Kouna est aujourd’hui embastillé à la Prison centrale de Yaoundé.
Jean Baptiste Bokam : Cède l’étendard.
Né le 10 octobre 1951 à Bagbezé I dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est, d’un père catéchiste, Jean Baptiste Bokam fait ses études primaires à l’école Saint Jean Bosco d’Esseng, où il obtient le CEPE en 1965. Il fait ses études secondaires au collège Libermann de Douala, tout en prenant des cours au collège de la Salle de la même ville où il obtient le BEPC en 1969 avant de poursuivre ses études au Séminaire Sainte-Thérése de Mvolyé, où il obtient le Probatoire en juin 1971 et le Baccalauréat en juin 1972. Jean Baptiste Bokam s’inscrit ensuite à la Faculté de Droit et Sciences économiques de l’Université de Yaoundé, où il obtient la Licence en Sciences économiques en 1976. En novembre de la même année, il est recruté à la Caisse nationale de Prévoyance sociale(CNPS) comme Attaché de Direction avec rang de Chef de Service. Deux ans plus tard (1978), il obtient une bourse de cet organisme pour poursuivre ses études au Centre National d’Etudes Supérieures de Sécurité Sociale de Saint-Etienne en France. Parallèlement, il suit des études de Sciences économiques, option Economie Sociale, à l’Université Jean Moulin de Lyon. Au terme de sa formation en France, il obtient deux diplômes : un DES de Sécurité Sociale et un DEA en Science économiques. De retour au Cameroun en 1980, il réintègre la CNPS où il assume les responsabilités de Chef du Service Comptable (1980 – 1981), Directeur Adjoint du Recouvrement (1982 – 1984) et responsable de la Brigade d’Inspection et de Contrôle (février 1984 – mai 1988). Puis, c’est l’entrée au gouvernement, où il sera tour à tour ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (16 mai 1988 – 9 avril 1992), ministre des Travaux publics et des Transports (9 avril – 27novembre 1992), et ministre des Travaux publics (27 novembre 1992 – 7 décembre 1997). Depuis le 22 septembre 2006, il est Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie nationale. Une fonction dont il est déchargé le 02 mars dernier au profit de Galax Yves Landry Etoga.