Un Dion à… Ngute
Le choix de Chief Joseph Callistus Dion Ngute par le Président de la République Paul BIYA pour coordonner l’action du premier Gouvernement du septennat des grandes opportunités est a eu le chic de déjouer de nombreux pronostics en même temps qu’il était salué par le plus grand nombre.
Juriste de formation, le Premier ministre, chef du Gouvernement ne s’embarrasse pas de nuances lorsqu’il faut dire ce qui. Ou lorsque les évidences imposent qu’on leur apporte des réponses qu’elles appellent naturellement. En dépit de ses accointances avec les codes diplomatiques que maitrise cet ancien directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric). C’est, confie un vieux camarade du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), un « homme lucide, clairvoyant et pragmatique. Ce n’est pas quelqu’un qui impose ses points de vue en profitant de sa position ou de la confiance et de l’estime que le patron (le chef de l’Etat. Ndlr) lui a toujours témoignées. Il essaye toujours d’expliquer et de convaincre, preuve à l’appui s’il le fallait ».
C’est aussi quelqu’un qui a une grande connaissance des hommes qu’il pratique avec passion et loyauté. Dans sa villa bondée le soir de sa nomination et les suivants, il tutoie, désigne ses convives par leur nom ou prénom, prend des nouvelles, se laisse aller à quelques anecdotes, reçoit avec l’élégance du gentleman reconnu comme tel, le SgPR venu le « saluer ». Quelques heures à peine après sa nomination, il est déjà très lucide tant sur le sens de sa mission que sur les clés de son cabinet. Ou son futur directeur de Cabinet par exemple, alors en poste dans sa préfecture de la Menoua, région de l’Ouest.
De l’un de ses fils dans son Ndian, militant ardent du Rdpc qui l’a souvent suivi sur le terrain, par temps de sècheresses, de pluies ou de périodes difficiles, l’on apprend que derrière ses lunettes de French Doctor ou de chimiste londonien, se découvre un « père aimant et toujours préoccupé par le sort des autres, un homme humble, loyal, simple, bienveillant, philanthrope, et surtout, parlant de travail, un vrai bosseur, dynamique, déterminé et patient. C’est un homme du peuple qui n’a pas honte de s’asseoir sur un bout de banc pour échanger ou partager avec plus petit que lui ».
C’est cet homme d’action qui a placé la productivité et la production locale au pinacle des chantiers prioritaires lors des travaux du premier Conseil de Cabinet qu’il a présidé en sa qualité de Premier ministre, chef du Gouvernement, le 31 janvier 2019. Conseil au cours duquel il a fixé comme objectif, la limitation des importations. Prescription qui faisant suite à un exposé du ministre des Finances, Louis Paul Motaze sur l’état des importations. Lesquelles sont évaluées à près de 800 milliards de Fcfa. Avant lui, son collègue du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana faisait part de la nécessité de rendre les produits locaux disponibles, accessibles et surtout compétitifs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Sur ce point, le Gouvernement Dion Ngute ne fait pas mystère de sa volonté d’affranchir le Cameroun de la dépendance extérieure, notamment sur les produits de grande consommation.
Au cours du même Conseil de Cabinet, le locataire-en-chef de l’Immeuble Etoile avait également prescrit aux ministres en charge des grands projets, leur finalisation dans les délais raisonnables, pour la transformation du pays, la croissance économique, la mise en œuvre du programme économique et financier présenté devant l’Assemblée nationale le 21 novembre 2018 au titre de l’exercice 2019. Au ministre de l’Agriculture et du Développement rural, il avait demandé l’accélération des foyers de production locale du riz et autres cultures vivrières et la fin des spéculations sur le marché, pour le bien-être des populations.
Les 100 premiers jours de Joseph Dion Ngute à la tête du Gouvernement du 4 janvier 2019 auront surtout été marqués par des consultations permanentes avec le secteur privé. Il s’est par exemple rendu deux fois de suite à la 7e édition du Salon internationale de l’entreprise, de la Pme et du partenariat – Promote 2019. Après avoir présidé la cérémonie d’ouverture deux jours plus tôt, il s’y est de nouveau rendu le 20 février pour être au contact des créateurs de richesses et se rendre compte de la la qualité d’un savoir-faire camerounais dont il est convaincu de l’apport pour la croissance et le développement.
Cet intérêt pour le secteur privé, Joseph Dion Ngute l’a encore montré lors des travaux de la 10e session du Cameroon Business Forum (Cbf), le 18 mars 2019 à Douala. Le Premier ministre y a pris l’engagement formel de « redoubler d’efforts et d’accélérer le rythme des réformes en cours afin qu’elles bénéficient davantage à tous les acteurs de la vie économique et sociale ». Rappelant, pour rassurer le monde des affaires, qu’au cours des dix dernières années, sur près de 200 recommandations formulees par le Cbf, 150 ont été effectivement exécutées tandis que près de 90 ont abouti à des reformes déterminantes.
Le cap est donc economique toute. Mais pas seulement. « La paix sociale, la sécurité aux frontières, la prise en compte des aspirations des jeunes et des femmes, mais aussi, la préservation de l’unité nationale » sont eux aussi au cœur de la politique gouvernementale, indiquait le Chef du Gouvernement lors de son premier Conseil de Cabinet, le 31 janvier 2019.