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Politique

Paroles à Jean Baptiste Atemengue

Déc 23, 2019

« Je craints que l’État ne soit obligé de s’imposer que par la force »

Le politologue et conseiller technique à la Campost s’exprime sur la crise anglophone qui perdure depuis bientôt trois ans. Entretien.

Depuis 2016, la partie anglophone du Cameroun est en proie à une crise sociopolitique aux relents sécessionnistes. Qu’est ce qui selon vous peut expliquer la volonté de certains compatriotes à quitter le pays ? 

Une minorité de ressortissants de ces régions, guidés par des intérêts égoïstes et cupides, puisqu’ils pensent liquider les ressources de ces régions aux puissances extérieures, ont pris les armes pour prendre en otage les populations de ces deux régions du Cameroun, après avoir profité des grèves corporatistes du départ, revendications pour lesquelles le Gouvernement avait pourtant apporté des réponses complètes. Le cynisme et la méchanceté de certains leaders politiques de ces deux régions et d’ailleurs prennent notre pays en otage, causant des dégâts irréparables. Tant de morts, tant d’infrastructures détruites, tant d’activités économiques suspendues… Ces gens sont pris par une vraie folie meurtrière et c’est  dommage pour notre démocratie qui a pourtant avancé de façon significative depuis les années 80 par la volonté du Président libéral et tolérant Paul BIYA.

Certains analystes croient savoir que l’une des raisons qui justifie la persistance du conflit est que les camerounais d’expression anglaise se sentent marginalisés. Est ce aussi votre avis ? 

Le mot marginalisation est un prétexte et ça sert à manipuler nos compatriotes de ces deux régions privilégiés sur plusieurs plans depuis les années 60. Sur le plan par exemple de la pauvreté, toutes les études montrent que ces deux régions sont parmi les moins touchées de notre pays. La fraternité et la solidarité exigent qu’on avance tous la main dans la main pour que les filles et fils de nos dix régions luttent ensemble contre la pauvreté qui touche encore une majorité de nos compatriotes. La solidarité doit remplacer l’égoïsme. Tout comme depuis les années 60 à nos jours, le bilinguisme a beaucoup progressé. Beaucoup de francophones inscrivent leurs enfants dans les écoles anglophones et nous devons accélérer ce mouvement de bilinguisme intégral du Cameroun qui fera qu’il n’y ait même plus d’anglophones ou de francophones, mais des camerounais bilingues. Sur le plan politique, le président de la république élu par le peuple gouverne avec tous les camerounais dans un esprit de concorde. Nous au Rdpc ne distinguons pas dans nos rangs qui est de telle ou telle régions. Nos camarades sont rassemblés autour d’un idéal républicain conçu par les pères fondateurs et sauvegardé par le Président Paul Biya. Ce modèle est celui de l’intégration nationale qui fait que chaque camerounais doit se sentir chez lui partout au Cameroun, et nul n’est propriétaire d’une région du Cameroun plus qu’un autre.

Le premier ministre, chef du Gouvernement Joseph Dion Gute a engagé des négociations avec les différentes parties concernées par la crise ; mais on a le sentiment que ce dialogue le produit les effets attendus. Qu’est-ce qui selon vous peut justifier cela ?

Le Président de la République et le Premier ministre n’ont cessé de tendre leurs bras aux compatriotes ayant choisi la violence comme mode d’action. Il n’y a aucune dignité d’avoir du sang de ses compatriotes entre les mains. Le nationalisme ne consiste pas à tuer ceux pour qui on lutte. Ceux qui ont encore un souvenir de la guerre fratricide et politiquement inutile des années 60 au Cameroun doivent s’abstenir de recommencer. Le dialogue engagé par le gouvernement va se poursuivre.

 Les partenaires du Cameroun, notamment les États Unis font planer de nombreuses menaces sur le régime de Yaoundé si une solution rapide n’est pas trouvée pour la sortie de la crise. Se sont des menaces qu’il faut prendre très au sérieux …

Le peuple camerounais est jaloux de sa souveraineté. Ce peuple s’est doté d’une constitution républicaine à l’image des grandes puissances démocratiques, ce qui veut dire que le gouvernement camerounais partage les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité avec ces gouvernements européens. Les occidentaux ne sauraient donc menacer un gouvernement issu du peuple alors que des terroristes anti républicains qui privent le peuple de ses droits fondamentaux sont libre de poursuivre leur sale besogne.  Priver les enfants du bas peuple de leur droit fondamental à l’éducation doit révolter tout républicain et nous devons être unis contre ces terroristes qui attaquent la République. Ceux qui pensent que la démocratie camerounaise et le gouvernement légitime de Yaoundé tomberont sous leurs balles se trompent totalement. Ils feront donc une fois de plus des milliers de morts inutiles. Avant même d’aller manipuler les occidentaux, écoutons la position africaine. Elle est claire. Beaucoup de gens se disent panafricains et là sur cette crise, ils ferment leurs oreilles quand l’Union Africaine s’exprime et vont juste payé de temps en temps des parlementaires marginaux en Europe et aux États-Unis pour traduire leurs désirs, en déphasage avec la position même du conseil de sécurité qui estime que c’est un problème purement interne et que seul le dialogue peut le régler.

Comment sort-on de cette crise qui dure depuis bientôt 03 ans?

 Le but étant d’isoler les terroristes du reste de nos compatriotes qui aspirent à une vie paisible en tant que citoyens à part entière. Ceux qui persisteront malgré cette volonté du dialogue savent ce qui arrivera, ce n’est pas parce que le Président de la République n’a pas encore donné le feu vert pour une action militaire qu’il ne le fera pas si c’est l’ultime solution. Tout le monde peut apprécier sa tolérance extrême et son patriotisme en s’abstenant lui de laisser l’armée reprendre par tous les moyens le contrôle, ce qui ne peut se faire sans dégâts. Mais si les terroristes se croient libre de tuer et de tout faire, je craints que l’État ne soit obligé de s’imposer par la force, après avoir tout essayer pour négocier. Le Cameroun restera indivisible par tous les moyens.

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