Une diva entrainant une autre, c’est après la prestation de Oumou Sangaré qu’est revenue à Mani Bella la lionne de la chanson camerounaise la lourde charge de soulever les spectateurs présents sur le site du festival. Il est 00h 15 heure de Yaoundé. Mani et son orchestre accompagnés de ses deux danseurs occupent le majestueux podium de l’Injs Marcory. Le public abidjanais est tout de suite séduit par le petit bout de femme qui le lui rend avec générosité. Style déjanté suant une jeunesse insouciante et sous les applaudissements des festivaliers venus ce soir là très nombreux pour le premier jour de grand concert, Mani Bella entame directement «Face à face» l’un de ses titres phare sorti en 2012 qui l’a consacre au niveau continental. Le public est conquis. Mani Bella et ses danseurs sont très à l’aise et communient interactivement avec la foule. Très généreuse pour la circonstance. Tour à tour, la petite princesse des peuples Ekang-fang béti revisite son répertoire. «Kongossa», «Pousse la vie», «Pilatus» et «Pardonne-moi» sont passés en revue avec les acclamations d’un public presque en transe. La chanteuse camerounaise occupe sans timidité la scène. Une prestation ponctuée de temps en temps par des interludes conduisant à un appel à participation des publics et comblée par des chorégraphies riches de performances théâtralisées. Il est 2h du matin quand la « Bad girl » de la scène camerounaise entonne «The beat». Le public rentre complètement en transe, reprend la chanson et accompagne la diva tout au long de sa prestation. Au sortir de ce spectacle très enlevé, Mani Bella, que nous avons rencontrée toute souriante et requinquée dans les loges, a souligné son attachement au public abidjanais, tout en remerciant le Commissaire Général du Festival M. Salif Traoré de lui avoir donné l’opportunité de venir prester sur cette prestigieuse scène. Près d’une heure de show avec à la clé l’approbation de tous les festivaliers, l’unanimité de la presse ivoirienne présente, Mani Bella continue de conquérir le monde par son style jeune et déjanté, par son insouciance sur scène et surtout par son humilité. La lady Gaga camerounaise aura conquis Abidjan en une soirée.
Pour rappel cette douzième édition a vu la participation en plus de la troupe féminine, de Femi Kuti l’icône de la musique nigériane, l’âme de l’afrobeat moderne , Kaaris rappeur français d’origine ivoirienne, Kerozen, Roga Roga et Extra musica, Molière, Yvan Buravan chanteur rwandais, prix découverte Rfi 2018.
