Catégorie fiction long métrage, étalon d’or Yenenga 2019 a échu au rwandais John Karezi avec le film The mercy on the jungle, tandis que celui d’argent a été raflé par l’égyptien Khaleb Youssef avec son film Karma. Au Fespaco, le Cameroun fait piètre figure mais réussi quand même à rentrer avec le prix Sembene Ousmane du film « miraculeous weapons » du réalisateur camerounais Jean Pierre Bekolo.
Dans le ras-marée des récompenses, le réalisateur camerounais Jean Pierre Bekolo en lice pour l’Etalon d’Or a ramené de l’expédition le seul prix glané par le Cameroun. Il s’agit du prix spécial Sembene Ousmane d’un montant de 5000 000 FCFA y compris un trophée de bronze. Le prix, offert par la Fondation Ecobank recompensant le film « miraculous weapons » qui a été jugé comme celui renvoyant l’image la plus positive de l’Afrique noire à travers la représentation de l’honneur et de la dignité qui caractérisent le continent. Il a été attribué par un jury prestigieux composé de Denise Epoté, présidente du jury, Clarence Delgado réalisateur, Cheick Oumar Cissokoprésident de la Fespaci, lejournaliste Issa Soma et EtienneKaboré du Fespaco. Pour la journaliste et directrice régionale Afrique de tv5 monde, la qualité des films en compétition renvoi une image digne de l’Afrique : « Pour le cinquantenaire du Fespaco, la qualité des films en compétition confirme la maturité du cinéma africain. Nous nous félicitons de l’image du continent que nous renvoie la plupart des films. Une Afrique belle, debout et fière, loin des clichés misérabilistes habituels. Une Afrique si chère à Sembene Ousmane un des pères fondateurs de la semaine du cinéma en 1969. » Le réalisateur camerounais du documentaire long-métrage« Ntarabana » s’est vu honoré et élevé au grade de chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication au Burkina. 9 films camerounais ont pris part aux différentescompétitions, sur un total de 165 films.Au sortir de cette fête du cinéma, le constat est mitigé pour le Cameroun. Son cinéma peine toujours à sortir des sentiers battus. L’expédition camerounaise n’a pas comblé les attentes, mais les lendemains sont certains pour le cinéma camerounais. « Je ne suis pas d’avis de ceux qui pensent que notre cinéma va à reculons, on a eu 9 films nominés à Ouaga, et quand on sait que certains films en Afrique de l’Ouest sont financés presque à du milliard avecprès de 500 millions des pouvoirs publics et des structures privées. Quand on imagine que les films camerounais dont la majorité financés par des fonds propres, on ne saurait les blâmer. 9 films dans plus de quatre catégoriesc’est beaucoup à encourager connaissant l’environnement actuel.Ce qui n’a pas marché c’est que les pouvoirs publics camerounais doivent prendre conscience que un festival comme le Fespaco sa seprépare, on donne des échéances. On ne peut pas demander au cinéma qui a des canevas d’exigences qu’il soit simplement entre les mains des professionnels. Il faut un accompagnement des pouvoirs publics. Cet accompagnement est celui qui fixe le cap et les enjeux des objectifs à atteindre. Chaque cinéaste se battrait pour ne pas perdre la crédibilité des pouvoirs publics, ce d’autant qu’il sait que chaque année on peut mettre un financement à sa disposition. » Souligne Martial Nguéa critique de cinéma camerounais et membre du jury prix de la critique au Fespaco 2019.
