2018 de toutes les attentes
A l’orée de l’année 2018 qui pointe à l’horizon, les cœurs et les esprits sont sans doute en ce moment davantage enfiévrés par l’air du temps, fêtes de fin d’année obligent. Pour autant, il n’est pas trop tôt de lever un tant soit peu le nez du guidon et d’ouvrir les yeux. Pour considérer l’entrée du Cameroun dans la nouvelle année 2018, qui se signale au plan politique comme un saut dans l’inconnu.
2018 ne sera pas de tout repos au Cameroun, tant la vie politique devrait être marquée par une intense activité électorale. D’importantes échéances électorales s’annoncent. Si l’on se réfère à la Constitution, elles concernent à la fois les élections locales (conseillers municipaux, conseillers régionaux) et les élections nationales, avec les députés et les sénateurs, ainsi que la plus en vue, l’élection présidentielle. Ces ont en tout cinq consultations électorales qui devraient rythmer la vie politique l’année prochaine au Cameroun.
Au regard des enjeux et des intérêts que charrie l’année électorale 2018, tout indique qu’elle ne sera un moment de sérénité pour aucune des parties prenantes. Du côté des pouvoirs publics, on semble avoir pris l’exacte mesure des défis à relever pour maximiser les chances d’organiser avec succès les divers scrutins en vue. L’horizon jusque-là chargé d’incertitudes quant à l’effectivité du respect du calendrier électoral s’est – de manière fortuite ? – doublement éclairci le 20 novembre dernier. Ce jour-là, le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh répercutait à son homologue de la primature l’instruction du chef de l’Etat, de « porter de 35 milliards de francs CFA à 50 milliards de francs CFA l’enveloppe prévue pour le budget des élections [de 2018] ». Pour les électeurs comme pour les principaux acteurs politiques, le doute a ainsi été levé sur la tenue effective des élections. Encore plus, la taille de l’enveloppe budgétaire prévue pour les élections laisse subodorer que tous les scrutins envisageables sont pris en compte.
Certes, de nombreuses contingences font toujours peser une lourde hypothèque sur le respect du calendrier électoral sur la totalité du territoire national. Aux problèmes sécuritaires sévissant dans deux de nos zones frontalières (Extrême-Nord et Est), est venue se greffer la crise politique qui semble avoir durablement fait son lit dans les deux régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest). Nonobstant, force est de relever la détermination affichée par le gouvernement d’assumer sa fonction régalienne quoiqu’il advienne, en vue de favoriser notre encrage démocratique. Au niveau des états-majors des partis politiques, on gagnerait à s’impliquer sans barguigner dans la quête des voies et moyens pour que règne au Cameroun un climat propice au vivre-ensemble que nous appelons de tous nos vœux.
En tout état de cause, de nombreuses attentes doivent être impératives satisfaites si l’on veut voir l’année électorale 2018 tenir toutes ses promesses. Les regards sont avant tout tournés, comme de bien entendu, vers Elections Cameroon (ELECAM) qui a du pain sur la planche, c’est le moins qu’on puisse dire. Tous en attendent beaucoup de cet organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire. Tout aussi déterminant est le rôle que devront jouer, chacun à son niveau, les autres acteurs que sont : le ministère en charge de l’administration territoriale, la Cour suprême agissant comme Conseil constitutionnel, les partis politiques et la société civile.
Avec 6 500 000 électeurs enregistrés au 31 août dernier, date de clôture de la révision annuelle du fichier électoral, on est certes loin du compte par rapport à l’effectif potentiel du corps électoral. Qu’à cela ne tienne, les électeurs inscrits ont un rôle non moins important à jouer, celui d’aller aux urnes, autant de fois qu’ils y seront convoqués, pour exercer leur devoir citoyen, c’est-à-dire exprimer valablement leurs suffrages.